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Dépression

La dépression est un trouble psychologique qui résulte de la rencontre de nombreux facteurs biologiques et sociaux.

Dans un contexte naturel, l'humeur dépressive est une réaction normale à une situation néfaste, un message du système nerveux permettant de se mettre en action pour sa santé (par exemple quitter une famille toxique qui nous stresse par des comportements pathologiques). Par l'inconfort qu'elle génère, l'humeur dépressive vient contrer la peur du changement qui prédomine normalement.

Mais une dépression chronique n'est pas naturelle, ni saine. Au lieu de permettre l'action, elle l'inhibe en supprimant le plaisir (anhédonie) par le biais de la lassitude : on se croit fatigué, tant on n'a envie de rien!

 

 

Définition

La dépression, c'est le fait d'être longtemps spécialement triste ou sans joie. Elle est généralement associée à une anxiété plus ou moins consciente. C'est un trouble grave, une douleur intense, voire une torture de chaque instant.

 

Le DSM (la bible des psychiatres) la définit très mal, puisqu'il se base sur l'accumulation de symptômes non spécifiques qui n'ont généralement aucun rapport avec la dépression! 
Par contre il est clair sur le fait qu'on n'a pas de dépression sans "soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d'intérêt ou de plaisir" durant au minimum 2 semaines.

Les seuls symptômes réellement indicateurs de dépression dans le DSM sont :
"1 Humeur dépressive présente la plus grande partie de la journée, presque tous les jours, comme signalée par la personne (p. ex., se sent triste, vide, désespérée) ou observée par les autres (p. ex., pleure). (Remarque : Chez les enfants et les adolescents, peut être une humeur irritable.)
2 Diminution marquée de l'intérêt ou du plaisir pour toutes, ou presque toutes, les activités, la plus grande partie de la journée, presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
7 Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d'être malade).
9 Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider."

 

 

Traitement

Comme tout trouble de santé, la dépression est issue de l'interaction de nombreux facteurs. Voici les principales approches pour la combattre, qui sont complémentaires et peuvent être toutes nécessaires.

 

 

La part psychologique : d'abord accepter pour gérer

C'est l'étape indispensable pour pouvoir ensuite s'occuper des autres facteurs.
Ce qui est courant chez les grands dépressifs chroniques dans mes observations, c'est la croyance qu'ils ne peuvent pas agir sur leur propre bonheur : ils ne cherchent pas les causes réelles de leur humeur, ils se focalisent sur ce qu'ils ne peuvent pas changer, des circonstances auxquelles ils attribuent la responsabilité de leur humeur.

Nous subissons tous des violences psychologiques plus ou moins fortes dans notre vie. Au moment où ça se produit, nous n'y pouvons rien ou presque. Par contre nous sommes responsables de ce qu'on en fait ensuite.

Ce qui peut mener à la dépression chronique, c'est la position victimaire, c'est à dire se croire victime quand on ne l'est plus.
Par exemple si on a perdu un proche, on peut passer tout le reste de sa vie à pleurer parce qu'on reste dans l'idée qu'on subit une perte alors qu'on A SUBI une perte. Mais on peut aussi avoir une attitude saine qui consiste à faire un deuil. Même si on continue à subir une conséquence concrète, par exemple si on devient handicapé à vie, on peut soit passer sa vie à pleurer, soit faire le deuil de sa vie de valide et reconstruire une vie de personne handicapée heureuse.

Pour faire un deuil, il faut d'abord dépasser la phase de déni en acceptant la réalité d'une perte, c'est à dire en reconnaissant son existence et son caractère définitif : je n'aurai plus ce que j'avais ou je n'aurai pas ce que je souhaite.. Tant qu'on se bat avec cette idée, on n'a aucune chance de faire le deuil et donc de reprendre une vie heureuse. J'ai malheureusement eu l'occasion d'assister plusieurs fois à ce déni et ses conséquences.
Exemple réel : une femme est stérile, elle ne pourra pas avoir d'enfants. D'autres auraient cherché à adopter et/ou trouvé d'autres projets, au lieu de ça elle répète que c'est injuste, qu'elle ne devrait pas être stérile, "et pourquoi dieu m'en veut, et ma vie est fichue, et j'essaie quand même mais ça marche pas, et ça fait des années que j'essaie, mais je peux pas c'est pas juste, et personne me soutient", etc., etc. Ca serait comique si c'était du chiqué, mais c'est une réelle souffrance, intense et inexorable! C'est aussi absurde que passer sa vie à se morfondre parce qu'on n'a pas d'ailes : la réalité est telle qu'elle est, si on ne peut pas la changer on n'a pas d'autre choix sain que de l'accepter et s'y adapter.

On dit parfois que la folie, c'est répéter les mêmes erreurs en attendant un résultat différent. De ce côté là, les dépressifs flirtent parfois avec ce genre de folie, voulant sortir de dépression mais sans rien changer.

De la même façon, les manques du passé sont intéressant à identifier mais seulement pour donner du sens et en faire quelque chose. On ne peut pas changer le passé, il s'agit donc d'agir sur le présent. Une carence affective dans l'enfance par exemple a laissé des traces, mais aujourd'hui 7 milliards d'humains sont susceptibles de combler ces besoins affectifs... et ceux qui ne les ont pas comblés dans le passé sont rarement les bons candidats pour les combler dans le présent.

[Cette partie reprennait principalement des apports de Laurent Martinez. Consultez sa chaîne si ma façon de l'exprimer ne vous convient pas ou pour aller plus loin, elle est excellente dans son ensemble.]

Un bon psychologue, spécialisé par exemple en TCC, peut aider dans cette voie en travaillant sur l'acceptation de la réalité et les croyances qui bloquent le changement. Malheureusement souvent le psy sert juste de soutien psychologique en étant à l'écoute. En atténuant ainsi la souffrance il limite les tentatives de suicides, mais il entretient le problème car il encourage le patient à conserver ses croyances néfastes, les validant implicitement en ne les rectifiant pas. La dépression ne pourra guérir vraiment que si le dépressif change de point de vue et reprend sa responsabilité.

L'ennagramme peut aussi apporter beaucoup pour identifier ses peurs et ses croyances, en apprenant à se connaître intimement grâce à une grille de lecture fiable. Les déclencheurs d'humeur dépressive étant souvent sociaux, cet outil aide aussi à améliorer l'humeur grâce à de meilleures relations, car il permet de mieux comprendre comment les autres fonctionnent.

Si on remplace un dieu hypothétique par les humains bien réels, cette prière est la clé du bonheur :
"Mon Dieu,
Donnez-moi la sérénité
D'accepter
Les choses que je ne peux changer,
Le courage
De changer les choses qui devraient l'être,
Et la sagesse
D'en connaître la différence."

 

 

La part sociale

Dans notre société, la dépression est favorisée par un excès de contraintes.
Dans un contexte naturel, si le voisin est insupportable, l'humeur s'en ressent et c'est le signal du départ : un baluchon et hop, on se reconstruit une cabane plus loin avec joie. On peut le faire dès l'adolescence, quand on sait se procurer à manger seul. Mais aujourd'hui la surpopulation humaine ne laisse accessibles que des lieux où la survie est impossible en autarcie : on ne peut plus simplement s'exiler, il faut être intégré. On ne peut plus fabriquer un arc et chasser son gibier, il faut acheter sa nourriture. On ne peut plus fabriquer sa cabane, il faut payer un terrain et des impôts. On n'a pas le droit de se battre avec le voisin, et la police ne fait rien...
Bref, on est souvent impuissant, obligé de subir.
On ne peut pas beaucoup agir sur ce plan là, mais parfois un choix de vie peut être vital, comme changer de travail ou rompre une relation toxique. Il s'agit d'analyser clairement la situation pour voir ce qui est déprimant, les avantages et inconvénients de chaque option, etc. puis d'agir en conséquence.

 

 

La part biologique

Nous naissons tous avec des prédispositions, des facteurs biologiques innés qui influencent notre psychologie (dont les gènes de néandertal, petite digression). La tendance à la dépression en fait partie. Ca, on n'y peut rien.

Par contre on peut jouer sur des facteurs biologiques importants, c'est le domaine de l'hygiène de vie.
Tout ce qui vient perturber le fonctionnement optimal du corps peut révéler des faiblesses qui pourraient ne pas se voir autrement : manque de réponse à des besoins physiologiques (carences en nutriments, manque d'activité physique, manque de contacts physiques...) et pollutions (drogues alimentaires, air pollué, electrosmog...). C'est par ce biais qu'on a le plus de chances de favoriser sa santé physique et psychique au long terme.

Parmi les principaux facteurs de troubles de l'humeur on retrouve les drogues alimentaires comme le gluten ou le glutamate, les dysbioses intestinales favorisées par un excès de glucides, l'épuisement nerveux dû à un manque de repos dans la quiétude, les carences de végéta*iens, la carence en vitamine D3, la carence en omega 3, les perturbations du rythme circadien, etc.

Les antidépresseurs au long court augmentent la dépression : toute action artificielle pour la diminuer sans toucher à ses causes réelles provoque finalement une réaction inverse à celle souhaitée. Lorsqu'on bloque régulièrement une réaction naturelle du corps, celui-ci augmente sa réaction pour dépasser le blocage, c'est pourquoi l'effet de la drogue diminue peu à peu (accoutumance). Ainsi, si on stoppe le traitement, la dépression est bien plus forte qu'avant le traitement, c'est l'effet rebond. On ajoute juste une dépendance et de la toxicité aux troubles présents.

Ces drogues fortement toxiques pourraient tout de même être intéressantes pour des patients qui ne trouvent même pas le courage d'aller chez le psy, en début de prise en charge sur quelques semaines, uniquement pour faciliter la mise en place de réelles solutions, et seulement si elles sont accompagnées d'anxiolytiques au départ (car les anti-dépresseurs favorisent le passage à l'acte suicidaire). La prise d'anxiolytiques seule est plus intéressante mais doit aussi être très limitée.


Plus efficace à court terme et bénéfique à long terme, le sport agit comme une drogue naturelle. Ca ne règle pas les causes de la dépression mais, sauf contre-indication particulière, c'est un moyen simple, efficace et avec très peu d'inconvénients d'améliorer le moral.

Le jeûne a été utilisé pour guérir totalement et sans autre intervention des dépressifs chroniques. L'histoire raconte que le médecin à l'origine de cette expérience s'est simplement dit : "les patients n'ont pas faim, voyons ce que ça donne si on arrête de les obliger à manger". Se forcer à manger est absurde, et le corps réagit parfois violemment pour mettre fin à ce comportement délirant, par des vomissements.
Et si le manque d'appétit était le signe que le corps sait parfaitement comment sortir de cet état insupportable? En ne mangeant pas, on laisse le système digestif se réparer, on remet le microbiote à zéro, on empêche les protéines indésirables de traverser la barrière intestinale, etc. Bref on attaque plusieurs facteurs importants de dépression. Attention cependant, les drogues alimentaires ou autres sont vraiment à éviter durant un jeûne, ce qui peut être difficile en dépression. 

 

 

La part "psychosomatique" : le lien corps/esprit

Loin de toutes les fadaises qu'on raconte sur la psychosomatique, il existe une réalité tangible : l'esprit est une production de la biologie en prise avec l'environnement matériel et social. Nous avons appris à refuser la biologie, nier nos instincts et garder en permanence notre mental actif, ce qui favorise tous les troubles psychologiques et physiques.

Certaines pratiques favorisent le rééquilibrage des rôles entre les systèmes nerveux volontaire et autonome : méditation/sophrologie/hypnose pleine conscience, yoga, cohérence cardiaque... Elles peuvent agir efficacement sur la dépression car elles permettent de lâcher prise. [Lâcher prise n'est pas abandonner, au contraire, c'est prendre le recul nécessaire pour pouvoir bien décider et agir intelligemment en y voyant plus clair!]

La méthode TIPI est à tenter. Accessibles à tous et très simple, elle rend au corps sa capacité d'agir sur les émotions fortes sans passer par le mental.

Date de dernière mise à jour : 05/06/2018

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